Un jour, j’irai à Vancouver

A quelques pas de la cité de la Lionderie, à Hem, un atelier théâtre a ouvert ses portes. Désormais, sur les planches, tout devient possible, un monde nouveau s’ouvre à nous, les jeunes du quartier. Molière, Brecht, Sophocle entrent dans nos petites vies et bousculent nos préjugés, nos mentalités. Pour nous qui restions du matin au soir scotchés à l’arrêt de bus, à regarder passer le 26 sans même penser à le prendre, une quête commence au grand bonheur de nos mères qui se rendent pour la première fois dans une salle de spectacle pour nous admirer. Ce soir, c’est la première. L’excitation est à son comble. Ce soir, on joue Antigone…

Un jour j’irai à Vancouver, c’est l’épopée burlesque de 4 ados d’une cité, 4 évadés de l’inertie, de la morosité qui décident d’aller voir ailleurs… au cas où ils y seraient. Sur leur chemin, ils rencontrent Sophocle et se retrouvent malgré eux sur les planches. Une quête commence alors, celle d’un nouveau monde où le théâtre devient leur Amérique, leur eldorado. Un récit épique et autobiographique raconté avec humour et émotion.

 

Création 2009

NOTE D’INTENTION

Un jour, j’irai à Vancouver est, avec Cité Babel et Le jour où ma mère a rencontré John Wayne, le deuxième volet d’une « saga » sur la cité de la Lionderie à Hem, dans le nord de la France dont est issus Rachid Bouali. Seul en scène, il évoque avec tendresse, décalage et humour son expérience du théâtre dans la cité.

« Les terrains vagues ayant disparus, le centre social fermé pour cause de fermeture, le seul phare que j’ai aperçu au loin et auquel je me suis raccroché c’était le vieux poteau maintenant rouillé, scellé dans la macadam, légèrement oblique comme le mât brisé d’un bateau échoué sur une terre de naufrage ou en plein milieu d’un océan sans eau.»

Rachid Bouali, auteur, acteur et surtout conteur, s’inspire librement de son vécu et met à lui seul tout son quartier sur scène. Il évoque l’ouverture d’un atelier théâtre dans sa cité à Hem, un événement qui a bouleversé sa vie. Un chamboulement qu’il narre avec verve et tendresse. Ce spectacle est né de « l’envie de partager avec le public une partie des souvenirs de cette vie de quartier pleine d’émotions, de rires où s’harmonisent les cultures diverses. » Pour les spectateurs, c’est aussi l’occasion de s’éloigner des clichés de la banlieue pour prendre un bain d’humanité. Le texte met l’accent sur l’abolition des frontières culturelles et sociales que cette aventure a favorisée et tous les rêves, les envies, les passions qu’elle a suscités. C’est aussi un très bel hommage à l’éducation populaire comme formidable moyen d’émancipation.